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1 octobre 2013

MONDIAL AU QATAR : CES ESCLAVES QUI MEURENT SUR LES CHANTIERS DU DÉSERT

Ces esclaves qui meurent sur les chantiers du désert

Un des chantiers de la Coupe du monde, à Doha©  - REUTERS/Fadi Al-Assaad

Au moins 44 ouvriers népalais auraient trouvé la mort sur des chantiers de construction des sites de la Coupe du monde 2022 au Qatar entre le 4 juin et le 8 août, où ils travaillent dans des conditions d’esclavage. 

 

Ils seraient au moins 44. 44 ouvriers népalais à avoir trouvé la mort sur des chantiers de construction des sites de la Coupe du monde 2022 au Qatar entre le 4 juin et le 8 août. «Au moins» car le décompte tragique pourrait continuer. Ils pourraient être 4000, employés dans des conditions abominables, à mourir d’ici la fin des travaux, selon la Confédération Syndicale Internationale, si rien n’est fait pour mettre un terme à cet esclavage.

C’est le quotidien britannique «The Guardian» qui a révélé le scandale, jeudi, en s’appuyant sur des documents de l'ambassade du Népal à Doha. Ils sont plus de 100 000 Népalais à s’être rendu au Qatar l'an passé et représentent 40 % de la main-d'œuvre immigrée dans le petit pays aux grands revenus - dont plus de 90 % de la main-d'œuvre est d'ailleurs composée d'immigrés. Selon l’enquête du «Guardian», plus de la moitié des 44 ouvriers décédés ont été victimes d'attaques et insuffisances cardiaques ainsi que d'accidents sur leur lieu de travail.

Outre le non-respect de très nombreuses normes internationales du droit du travail, les ouvriers immigrés du Qatar vivent dans des conditions inhumaines. L’enquête du «Guardian» évoque un travail forcé par des températures caniculaires (allant jusqu’à 50°C), le refus d’eau potable sur des chantiers au milieu du désert, de petites chambres d’hôtel occupées par douze ouvriers dans des conditions sanitaires ignobles.

 

UN GARÇON DE 16 ANS RENVOYÉ À SA FAMILLE DANS UN CERCUEIL, SIX SEMAINES SEULEMENT APRÈS SON ARRIVÉE

 

Pour les contraindre à rester, les compagnies qui les emploient les paient avec plusieurs mois de retard, voire retiennent leurs salaires indéfiniment. Certains se sont même vu confisquer leur passeport. En outre, ils seraient contraints de rester pour rembourser le prêt qu’ils ont contracté pour payer leur voyage depuis le plateau himalayen jusqu'au désert du Qatar – des prêts dont les taux d'intérêt peuvent atteindre, selon le « Guardian», plus de 35 %. Une trentaine d'ouvriers ont finalement décidé de se réfugier à l'ambassade de leur pays.

Le journal mentionne notamment l’exemple tragique du jeune Ram Kumar Mahara, 27 ans: «Nous allions travailler le ventre vide depuis  24 heures; 12 heures de travail, puis aucune nourriture de toute la nuit», a expliqué l’ouvrier. «Quand je me suis plaint, mon chef m’a frappé, m'a chassé du camp de travail où je vivais, en refusant de me payer. J'ai dû mendier la nourriture des autres travailleurs». Le «Guardian» raconte également le triste sort de Ganesh, un jeune garçon de 16 ans renvoyé à sa famille dans un cercueil, six semaines seulement après son arrivée dans l'émirat.

La Fédération internationale de football (Fifa) a fait part de ses inquiétudes et précisé qu'elle allait soulever le problème lors de la réunion de son comité exécutif les 3 et 4 octobre à Zurich. «Horrifié», selon son communiqué, le comité d'organisation qatari de la Coupe du monde a dit avoir ouvert une enquête sur les allégations du journal. Il faut l’espèrer, car selon le «Guardian», «1,5 million d'ouvriers supplémentaires doivent être recrutés pour construire les stades, les routes, les ports et les hôtels nécessaires pour le tournoi».

 

Source : Paris Match 

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